Agriculture bio ou raisonnée, à vous de choisir !
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L’Agriculture Raisonnée, dotée d’un cadre officiel en France depuis 2002, reçoit, dès sa création, le soutien des principaux partenaires de l’agriculture intensive!
Le réseau FARRE (Forum de l’Agriculture Raisonnée Respectueuse de l’Environnement) compte parmi ses membres les représentants les plus importants de l’agriculture intensive, de la grande distribution et de tous les acteurs des filières phytosanitaires, agro-industrielles et bancaires :
Auchan, BASF, Bayer, Cargill, CGI (Compagnie Générale des Pesticides), Dow AgroScience, Dupont de Nemours, Monsanto, Syngenta, la FNSEA, plus quelques banques comme le Crédit Agricole et des Compagnies d’Assurance.
Le contenu du référentiel de l’Agriculture Raisonnée est particulièrement intéressant à lire.
Si l’objectif général affiché est louable: « L’Agriculture Raisonnée correspond à des démarches globales de gestion d’exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations. »
Le contenu des 98 mesures relatives à la qualification d’une exploitation au titre de l’Agriculture Raisonnée ne constitue pas un changement en soi, mais sont plutôt les règles de base de ce qui serait une agriculture conventionnelle respectant les règles. Sur 98 mesures 56 sont déjà imposées par la réglementation !
Ainsi, pour la « protection des cultures » et l’utilisation des pesticides, 10 mesures sur 17 sont tout simplement de l’ordre du respect de la loi.
Le reste relève du simple bon sens : observer l’état sanitaire des cultures avant de traiter, faire un inventaire annuel des stocks de produits phytosanitaires, être abonné à un service de conseil technique, être en mesure de vérifier le bon fonctionnement du pulvérisateur et de l’entretenir (!), avoir un dispositif évitant une contamination de la source d’eau utilisée pour le remplissage…
Rien qui ne remette en cause le système agricole conventionnel et réduise l’utilisation des pesticides !
Tous les pesticides homologués peuvent être utilisés, sans limitation du nombre de traitements.
Le tableau ci dessous illustre le manque d’objectif de réduction des pesticides en « Agriculture Raisonnée », il montre également que l’agriculture durable, la production intégrée et surtout l’agriculture biologique amènent, elles, à des restrictions réelles de l’usage des pesticides de synthèse :
Utilisation comparée des différents pesticides selon le mode de production
Agriculture raisonnée |
Agriculture durable |
Production intégrée (modèleIP Suisse) |
Agriculture biologique |
|
Fongicides et insecticides |
Tous autorisés | Un seul traitement fongicide par an autorisé. Insecticides interdits. |
Interdits | Interdiction de tous les produits de synthèse. |
Herbicides | Tous autorisés | Autorisés au 2/3 de la dose autorisée par la règlementation. | Interdits en automne. | Interdits |
Régulateurs de croissance | Autorisés | Interdits | Interdits | Interdits |
D’après le livre des agronomes Claude Aubert et Blaise Leclerc : « Bio, Raisonnée, OGM » Editions Terre Vivante, 2003.
Quand aux contrôles ou audits de surveillance ils s’effectuent au rythme de 1 audit sur la durée de 5 ans.
Pour l’agriculture biologique le régime n’est pas le même :
Des contrôles approfondis et inopinés (pouvant aller jusqu'à 4 ou 5 par an pour certains opérateurs) sont réalisés par les organismes certificateurs.
Ils portent sur l’ensemble du système de production (parcelles de terre, troupeaux, pratiques de culture et d’élevage, lieux de stockage, transformation, étiquetage, comptabilité matière, conformité des recettes et produits correspondants, garanties données par les fournisseurs...).
Ils s’ajoutent à ceux effectués de façon générale par les Autorités françaises sur l’ensemble des produits agricoles et alimentaires.
Des prélèvements pour analyses sont effectués par sondage afin de vérifier la non utilisation de produits interdits (pesticides, OGM...).
Au regard des résultats obtenus, un certificat est délivré pour les produits jugés conformes à la réglementation européenne et française en vigueur.
L’étiquetage est la traduction concrète de cette certification.
Il permet au consommateur ou au destinataire de s’assurer de la conformité du produit:
la présence sur l’étiquette de la référence à l’organisme certificateur, en association avec la mention « agriculture biologique », est obligatoire.
Toutefois il faut rester attentif et ne pas accorder une confiance aveugle à tous les produits importés par la grande distribution et affichant ces labels.
Le choix des consommateurs doit privilégier les produits bios issus de la paysannerie locale.
Alors, entre une agriculture qui utilise « raisonnablement » les pesticides chimiques dont les effets néfastes pour la santé, y compris à faible dose, sont révélés par les études scientifiques et l’agriculture biologique locale, labellisée, qui ne recourt a aucun produit toxique, n’utilise pas d’OGM, contribue à préserver l’eau et les pollinisateurs, assure une production alimentaire sans résidu de pesticides,
A VOUS DE CHOISIR !!!!